AOM                                           Les neuvaines                                          janvier 2014

 

Ø  De l’Ascension à la Pentecôte

Ø  Le chiffre 9

Ø  Les neuvaines de deuil

Ø  Les neuvaines de préparation

Ø  La neuvaine à Marie qui défait les nœuds

 

1 Chaque année, après l'Ascension, l'Eglise revit cette première neuvaine, la neuvaine au Saint-Esprit. Les Apôtres, rassemblés au Cénacle, avec la Mère du Christ, prient pour que s'accomplisse la promesse que leur a faite le Christ ressuscité: «Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit, qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins» (Ac 1, 8). Cette première neuvaine apostolique à l'Esprit Saint est le modèle de ce que fait l'Eglise chaque année. (Jean-Paul II, Homélie au Liban, Dimanche 11 mai 1997, n°4)

 

2  La Sainte Écriture atteste que, durant les neuf jours qui séparent l’Ascension de la Pentecôte, les apôtres "d’un seul cœur participaient fidèlement à la prière, avec quelques femmes, dont Marie, la Mère de Jésus, et avec ses frères" (Ac 1, 14), en attendant d’être "revêtus d’une force venue d’en haut" (Lc 24, 49). Le pieux exercice de la neuvaine de la Pentecôte est donc issu de la réflexion menée dans la prière concernant ce mystère du salut, et il s’est propagé parmi les fidèles.(Congrégation pour le culte divin, Directoire sur la piété populaire décembre 2001, n°155)

 

3 A chacun la manifestation de l'Esprit est donnée en vue du bien commun.  A l'un, c'est un discours de sagesse qui est donné par l'Esprit; à tel autre un discours de science, selon le même Esprit;  à un autre la foi, dans le même Esprit; à tel autre les dons de guérisons, dans l'unique Esprit;  à tel autre la puissance d'opérer des miracles; à tel autre la prophétie; à tel autre le discernement des esprits; à un autre les diversités de langues, à tel autre le don de les interpréter.  Mais tout cela, c'est l'unique et même Esprit qui l'opère, distribuant ses dons à chacun en particulier comme il l'entend.                           (1 Corinthiens 12,7-11)

« Mais le fruit de l'Esprit est charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres,  douceur, maîtrise de soi: contre de telles choses il n'y a pas de loi.(Galates 5,22-23)

 

4 Il y a neuf choses qui me viennent à l'esprit et que j'estime heureuses et une dixième que je vais vous dire:

  1 ° un homme qui trouve sa joie dans ses enfants,

   celui qui voit, de son vivant, la chute de ses  ennemis;

  heureux celui qui vit avec une femme de sens,

  4° celui qui ne laboure pas avec un boeuf et un âne,

   celui qui n'a jamais péché par la parole,

  6° celui qui ne sert pas un maître indigne de lui;

7° heureux celui qui a trouvé la prudence

    qui peut s'adresser à un auditoire attentif;

 9° comme il est grand celui qui a trouvé la sagesse,

 10°  mais personne ne surpasse celui qui craint le  Seigneur. Car la crainte du Seigneur l'emporte sur tout:  celui qui la possède, à quoi le comparer? (Siracide 25,7-11)

 

5 Alors le roi de Sodome, le roi de Gomorrhe, le roi d'Adma, le roi de Ceboyim et le roi de Béla (c'est Coar) s'ébranlèrent et se rangèrent en bataille contre eux dans la vallée de Siddim, contre Kedor-Laomer roi d'Elam, Tidéal roi des Goyim, Amraphel roi de Shinéar et Aryok roi d'Ellasar: quatre rois contre cinq! (Genèse 14,8-9)

 

6 Le chiffre trois, en effet multiplié par lui-même forme le chiffre neuf et avec lui les procès, dissensions, guerres que les divins oracles indiquent, lorsqu’ils montrent Abraham notre père aux prises avec les quatre et les cinq rois dissidents. Mais que l’unité se joigne à la neuvaine et la dizaine est accomplie qui désigne la paix et l’amitié (Unitas vero novenario superveniens, denarium perfecit et pacem, amicitiamque designat). Aux neuf rois belliqueux, le sage Abraham apporta, avec l’aide de Dieu, la tranquillité à la place de la tempête, la paix à la place de la guerre, la victoire à la place de la mort, comme si le chiffre dix survenait. Dix est en effet un chiffre parfait et désigne l’unité (Denarius ergo numerus perfectus est et unitatem designat). (Pseudo Ambroise, De XLII Mansionibus filiorum Israël,  PL XVII, 11)

 

7 La neuvième année (de la première déportation), au dixième mois, le dix du mois (en décembre-janvier 589-588) la parole de Yahvé me fut adressée en ces termes: 2 Fils d'homme, mets par écrit la date d'aujourd'hui, d'aujourd'hui même, car le roi de Babylone s'est jeté sur Jérusalem aujourd'hui même. (Ezechiel 24,1-2)

 

8 « Le chiffre neuf dans l'Écriture sainte marque la souffrance et le chagrin  ( novum numerum poenorum et dolorum est) que la justice suit toujours, les éléments du dixième mois et du dixième jour les tempérant » (Saint Jérôme, dans Ézech., VII, 24; - P.L., XXV, 227)

 

9 « Le Christ était vraiment riche des richesses de sa majesté et de la plénitude d’une divinité qui lui appartenait en propre, lui que les Anges et les Archanges, les Vertus, les Puissances, les Principautés, les Trônes et les Dominations, les Chérubins et les Séraphins(cf Col 1,16 ; Eph 1,21) servaient dans une inlassable soumission »( Saint Ambroise, Apologie de David §20 SC 239 p.97)

 

10 Puisque cent est le nombre de la perfection, Dieu eut cent brebis quand il créa la nature des anges et des hommes. Mais une brebis vint à se perdre lorsque l’homme, en péchant, quitta le pâturage de la vie. Le Créateur laissa alors les quatre-vingt-dix-neuf brebis dans le désert, car il abandonna les très hauts chœurs des anges dans le Ciel. ( Saint Grégoire le Grand, Homélie 34 sur l’Evangile, §3, 29 septembre 591)

Ainsi, cette femme avait dix drachmes, parce qu’il y a neuf chœurs des anges, mais qu’afin de compléter le nombre des élus, l’homme fut créé en guise de dixième, et qu’après sa faute, celui-ci n’a pas péri loin de son Créateur : la Sagesse éternelle, qui brillait en la chair par ses miracles, l’a sauvé au moyen de la lumière [de sa divinité] allumée en un vase de terre cuite.7. Nous avons dit qu’il existe neuf ordres d’anges. Nous savons en effet, par le témoignage de la Sainte Ecriture, qu’il y a les Anges, les Archanges, les Vertus, les Puissances, les Principautés, les Dominations, les Trônes, les Chérubins et les Séraphins. Qu’il y ait des Anges et des Archanges, presque toutes les pages de la Sainte Ecriture l’attestent; quant aux Chérubins et aux Séraphins, chacun sait que les livres des prophètes en parlent souvent. L’apôtre Paul énumère pour les Ephésiens les noms de quatre autres ordres lorsqu’il dit : «Au-dessus de toute Principauté, Puissance, Vertu et Domination.» (Ep 1, 21). Il dit encore, en écrivant aux Colossiens : «Aussi bien les Trônes que les Puissances, les Principautés ou les Dominations.» (Col 1, 16). S’adressant aux Ephésiens, il avait déjà cité les Dominations, les Principautés et les Puissances; mais avant d’en parler aussi aux Colossiens, il met en tête les Trônes, dont il n’avait rien dit aux Ephésiens. Si donc on joint les Trônes aux quatre ordres que Paul cite aux Ephésiens — Principautés, Puissances, Vertus, Dominations — cinq ordres se trouvent ainsi mentionnés nommément; et si l’on y ajoute les Anges et les Archanges, les Chérubins et les Séraphins, on trouve sans nul doute qu’il existe neuf ordres d’anges. ( Saint Grégoire le Grand, Homélie 34 sur l’Evangile, § 6-7, 29 septembre 591)

 

11 Or, la théologie a désigné par neuf appellations diverses toutes les natures angéliques, et notre divin initiateur les distribue en trois hiérarchies, dont chacune comprend trois ordres. Selon lui, la première environne toujours la divinité et s'attache indissolublement à elle d'une façon plus directe que les deux autres, l'Écriture témoignant d'une manière positive que les trônes et ces ordres auxquels on donne des yeux et des ailes, et que l'hébreu nomme chérubins et séraphins, sont immédiatement placés auprès de Dieu et moins séparés de lui que le reste des esprits. Ainsi, d'après la doctrine de nos illustres maîtres, de ces trois rangs résulte une seule et même hiérarchie, la première, qui est la plus divine et qui puise directement à leur source les splendeurs éternelles. Dans la deuxième, on trouve les puissances, les dominations et les vertus. Enfin, la troisième et dernière se compose des anges, des archanges et des principautés. (Pseudo-Denys, Les Hiérarchie célestes, chapitre 6, traduction de l’abbé Darboy, 1850)

 

12 « J’avais en main les livres de Plotin au nombre de cinquante-quatre, je les ai divisés en six ennéades, heureux d'avoir rencontré la perfection du nombre six et les groupes de neuf, tandis que, prenant les livres propres à chaque ennéade, je les ai réunis, donnant en outre la première position aux questions les plus faciles. »( Porphyre, Vie de Plotin, 24)

 

13 Je commence par leur demander [à mes adversaires, les catholiques] sur quoi ils se fondent pour établir que les jeûnes doivent cesser à la neuvième heure. Diront-ils que c'est sur l'autorité de Pierre et de ceux qui étaient avec lui, parce que nous les voyons entrer dans le temple à la neuvième heure de la prière? Mais qui me prouvera qu'ils avaient jeûné ce jour-là, pour regarder la neuvième heure comme la limite de leur jeûne?

(…)ces trois heures, les plus remarquables dans les choses de la vie humaine, puisqu'elles partagent le jour, distribuent les affaires, et retentissent publiquement, sont aussi les plus usitées dans les prières adressées à Dieu. Cette observation est confirmée par l'exemple de Samuel, qui prie trois fois le jour et à des heures particulières qui ne sont pas autres que ces trois heures les plus remarquables, ces trois heures familières aux Apôtres, c'est-à-dire la troisième, la sixième et la neuvième. J'en conclurai donc que Pierre se conformait plutôt à l'usage antique, lorsque, observant la neuvième heure, il priait pour la troisième fois dans la dernière offrande de la prière. (…)

Cette coutume a, en effet, son origine dans la mort de notre Seigneur(…) Il faut célébrer jusqu'à cette heure la commémoration de ce grand événement où l'univers, en se couvrant de ténèbres «à la sixième heure,» prit le deuil du Seigneur qui venait d'expirer, pour revenir ensuite, nous aussi, à la joie, puisque le monde a recouvré sa lumière. (Tertullien, Sur le Jeûne contre les psychiques, X)

 

14 « Et il fit à son père un deuil qui dura sept jours. »(Gn 50,10) Je ne sache pas qu'on trouve dans l'Écriture, à l'occasion de la mort d'un saint personnage, un deuil célébré pendant neuf jours, ce que les latins appellent les Novandiales (luctum novem dies, quod apud Latinos Novemdial appelant). Si donc il est des chrétiens qui observent, à la mort des leurs, ce nombre en usage surtout parmi les païens magis est in Gentilium consuetudine, il faut, à mon avis, leur défendre cette coutume ab hac consuetudine prohibendi. Quant au nombre sept, il fait autorité dans l’Écriture Septimus vero dies auctoritatem in Scripturis habet ; c'est pourquoi il est écrit ailleurs: « On pleure un mort pendant sept jours; mais un  insensé doit être pleuré toute sa vie»(Siracide 22,13) Le nombre septénaire marque principalement le repos à cause de la figure du Sabbat; c'est donc avec raison qu'on l'observe pour les morts, parce qu'ils sont comme entrés dans leur repos » (Saint Augustin, Quaestionum in Heptateuchum Libri Septem I, 172.  PL 34,596)

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15 « Célébrez le troisième jour après la mort par des psaumes, des textes et des prières, à cause de Celui qui est ressuscité le troisième jour et célébrez le neuvième jour en mémoire des vivants et des morts ; et aussi le quarantième jour selon l’antique tradition, car ainsi fit le peuple se lamentant sur Moïse au jour anniversaire en mémoire de lui. Et faites des aumônes avec les biens du défunt en mémoire de lui. » (Constitutions apostoliques VIII, 42)

 

16 Les Cardinaux devront (…) prendre toutes les dispositions nécessaires pour les obsèques du pontife défunt, qui devront être célébrées durant neuf jours consécutifs, et fixer le moment où elles commenceront, de telle sorte que l'inhumation ait lieu, sauf raison spéciale, entre le quatrième et le sixième jour après la mort(…) 27. Après le décès du Pontife Romain, les Cardinaux célébreront pendant neuf jours consécutifs les services funèbres pour le repos de son âme, selon les normes de l'Ordo exequiarum Romani Pontificis, auxquelles ils se conformeront fidèlement, ainsi qu'à celles de l'Ordo rituum Conclavis (Jean-Paul II, Constitution Universi Dominici Gregis, sur la vacance du Siège apostolique, 22 février 1996, n°13- 27)

 

17 La grande Reine de l'univers faisait ordinairement cette prière et d'autres semblables. Mais , outre cette continuelle reconnaissance, elle ajoutait d'autres nouveaux exercices pour célébrer le sublime mystère de l'Incarnation, lorsque les jours arrivaient auxquels le Verbe divin se revêtit de chair humaine dans son sein : en ces jours elle était plus favorisée du Seigneur que dans les autres fêtes qu'elle célébrait : car celle-ci durait les neuf jours qui précédèrent immédiatement le 25 mars, c'est-à-dire celui où ce mystère fut accompli avec la préparation que j'ai dite an commencement de la seconde partie. J'y ai rapporté dans neuf chapitres les merveilles qui précédèrent l'Incarnation , pour disposer dignement la divine Mère qui devait concevoir le Verbe incarné dans son âme et dans son sein virginal. Je suis obligée d'en rappeler ici et d'en répéter brièvement les circonstances, pour indiquer la manière dont elle célébrait et renouvelait la reconnaissance de ce miracle et de ce bienfait ineffable.Elle commençait cette solennité le 16 mars vers le soir, et pendant les neuf jours suivants jusqu'au 25, elle demeurait enfermée sans manger ni dormir; et pendant cette neuvaine, l'évangéliste seul la voyait pour lui administrer la sainte communion. ( Marie d’Agréda, La cité mystique de Dieu, livre VIII, chapitre 14, 643-644)

 

18 Notre rencontre se déroule dans le climat spirituel de l’Avent, rendu encore plus intense par la neuvaine du Saint Noël, que nous vivons en ces jours et qui nous conduit aux fêtes de la Nativité. C’est pourquoi aujourd’hui, je voudrais réfléchir avec vous sur le Noël de Jésus, fête de la confiance et de l’espérance, qui surmonte l’incertitude et le pessimisme.(Pape François, audience du 18 décembre 2013)

 

19 « Le saint synode veut que désormais on ne fasse aucune neuvaine sans la permission de l'évêque; pour la préparation à la solennité de Noël, on suivra les prescriptions de l'évêque, en date du 26 novembre 1785. Toutes les cérémonies qui s'y faisaient la nuit seront reportées au lendemain matin, après le lever du soleil. Il n'y aura aucune fête excepté celle du titulaire de l'église et celles qui sont conformes à l'antique coutume ecclésiastique. Les processions seront limitées (…) on fera un petit circuit dans l'intérieur des limites de la paroisse, à la campagne. Restent entièrement abolies les autres processions et spécialement celles où l'on porte quelques images ou reliques (…) Ainsi le peuple ne sera plus distrait par ces cérémonies tout extérieures; il reviendra aisément au véritable esprit de piété; il comprendra que toute la vie du chrétien est une fête continuelle et doit chanter les louanges de Dieu »( cité in DTC, article Pistoie ( synode de) XII, 2166)

 

20 Au moment où mon départ pour le Tonkin était projeté, vers le mois de novembre  vous rappelez-vous que pour avoir un signe de la volonté du bon Dieu, on commença une neuvaine à Théophane Vénard? A ce moment, je retournais à tous les exercices de communauté, même à Matines. Eh bien! juste pendant la neuvaine, je me suis remise à tousser, et depuis je ne vais que de pire en pire. C'est lui qui m'appelle. Oh! je voudrais bien avoir son portrait; c'est une âme qui me plaît. St Louis de Gonzague était sérieux, même en récréation, mais Théophane Vénard, il était gai toujours.(Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, Novissima Verba, Carnet Jaune, 27 mai 1897,10 OC p 1005.)

 

21 II y a deux ans, dans Notre Lettre Provida matris, Nous recommandions pour la Pentecôte des prières destinées à hâter I'unité du peuple chrétien ; aujourd'hui, il Nous plaît de prendre à ce sujet des décisions plus étendues. Nous décrétons donc et Nous ordonnons que dans tout le monde catholique, cette année et les suivantes, une neuvaine soit faite avant la Pentecôte dans toutes les églises paroissiales, et, si l'Ordinaire le juge bon,dans toutes les églises.(Léon XIII, encyclique Divinum illud munus, 9 mai 1897)

 

22 Le calendrier de l'Eglise est une grande école de spiritualité, pour celui qui sait le lire et l'observer. Aujourd'hui, par exemple, nous nous trouvons dans une période spéciale, intermédiaire entre l'Ascension du Seigneur au ciel, et la mission révélatrice et agissante du Saint-Esprit promis par le Christ à son Eglise. Cette période de neuf jours offre à la prière de l'Eglise la première neuvaine, le premier modèle de prière préparatoire.Cette neuvaine est caractérisée par deux attitudes. La première est le recueillement, la prière intérieure, personnelle et intense. La seconde est l'union dans la prière, la prière communautaire qui s'exprime dans la liturgie.(Paul VI, Regina Caeli 7 mai 1978)

 

23 Cependant, la vie spirituelle n'est pas enfermée dans la participation à la seule liturgie. Car le chrétien est appelé à prier en commun : néanmoins, il doit aussi entrer dans sa chambre pour prier le Père dans le secret, et, même, enseigne l'Apôtre, il doit prier sans relâche(…). Les "pieux exercices" du peuple chrétien, du moment qu'ils sont conformes aux lois et aux normes de l'Eglise, sont fort recommandés, surtout lorsqu'ils se font sur l'ordre du Siège apostolique.  Les "exercices sacrés" des Eglises particulières jouissent aussi d'une dignité spéciale lorsqu'ils sont célébrés sur l'ordre des évêques, selon les coutumes ou les livres légitimement approuvés.  Mais les exercices en question doivent être réglés en tenant compte des temps liturgiques et de façon à s'harmoniser avec la liturgie, à en découler d'une certaine manière, et à y introduire le peuple parce que, de sa nature, elle leur est de loin supérieure.(Sacrosanctum Concilium n°12 et 13)

 

25 Il faut conserver jalousement, comme un précieux patrimoine spirituel, quelques exercices de piété que les Pasteurs de l’Église n’ont pas cessé de recommander (Rosaire, chemin de croix, Angelus)(…)– méritent d’être encouragées aussi les neuvaines, spécialement celles qui précèdent les solennités liturgiques (par exemple, Pentecôte, Noël etc.) et les vigiles préparatoires aux grandes solennités.(Directoire pour le ministère des évêques, Apostolorum Successores, 22 février 2004, n°153)

 

26 Ainsi, le Moyen Âge a vu naître et se développer de nombreuses expressions de la piété populaire, dont beaucoup, parmi elles, sont parvenues jusqu’à notre époque. Citons notamment: (…) la constitution de certains ensembles de "temps sacrés" , d’origine populaire, qui se forment en marge de l’année liturgique: jours de fêtes à la fois sacrées et profanes, triduums, septénaires, octaves, neuvaines et mois dédiés à des dévotions particulières.(Congrégation pour le culte divin, Directoire sur la piété populaire Décembre 2001, n°33) Durant le temps de l’Avent, la piété populaire prête aussi une attention particulière à la Sainte Vierge Marie, comme l’atteste incontestablement la variété considérable des pieux exercices, parmi lesquels il convient de citer avant tout la neuvaine de préparation à la solennité de l’Immaculée Conception et celle qui précède la Nativité du Seigneur. Il reste que la valorisation de l’Avent, qui est "un moment particulièrement adapté au culte de la Mère du Seigneur" ne signifie pas pour autant que ce temps liturgique doive être présenté comme un "mois de Marie".(ibid. n°69) La Neuvaine de préparation à Noël a pour origine le besoin de communiquer aux fidèles les richesses d’une Liturgie à laquelle ils n’avaient pas facilement accès. La Neuvaine de la Nativité s’est, de fait, révélée très utile, et elle peut encore continuer à remplir cette fonction salutaire. Toutefois, étant donné qu’à notre époque l’accès du peuple à la participation aux célébrations liturgiques a été facilité, il est souhaitable qu’entre le 17 et le 23 décembre, les fidèles soient invités à participer aux Vêpres, qui sont solennisées par la proclamation des "Grandes Antiennes O". Une telle célébration pourrait être associée à certains éléments particulièrement chers à la piété populaire, qui pourraient être mis en valeur avant ou après les vêpres. Elle constituerait ainsi une excellente "Neuvaine de Noël" à la fois pleinement liturgique et attentive aux exigences de la piété populaire. Au cours de la célébration des Vêpres, il est possible de mettre en évidence certains éléments déjà prévus par la Liturgie (par exemple, l’homélie, l’usage de l’encens, l’adaptation des intercessions).(ibid n°103)

Il est fréquent de préparer et de faire précéder une fête, dont la célébration est un moment culminant, par un triduum, un septénaire ou une neuvaine. Ces "temps et ces modes d’expression propres à la piété populaire" doivent être accomplis en harmonie avec les "temps et les modes d’expression propres à la Liturgie".Les triduums, les septénaires et les neuvaines peuvent non seulement favoriser l’élaboration de nouveaux pieux exercices en l’honneur de la bienheureuse Vierge Marie, mais ils peuvent aussi aider les fidèles à mieux comprendre la place et le rôle que celle-ci occupe dans le mystère du Christ et de l’Église.En effet, les pieux exercices, loin de demeurer étrangers aux acquis progressifs, qui proviennent de la recherche biblique et théologique au sujet de la Mère du Sauveur, doivent devenir, sans modifier leur nature propre, des moyens catéchétiques en vue de la présentation et de la diffusion de ces divers éléments doctrinaux.(ibid n°189)