AOM                                     Exhortation Apostolique                             janvier 2013                   Marialis Cultus de Paul VI (1974)

 

Ø     Le culte de la Vierge Marie dans la liturgie (§ 1-23)

·                     Section 1 : La Vierge dans la liturgie romaine rénovée

·                     Section 2 : La Vierge modèle de l’Eglise dans l’exercice du culte

 

Ø     Le renouveau de la piété mariale ( § 24-39)

·                     Section 1 : aspects trinitaire, christologique et écclésial du culte de la Vierge

·                     Section 2 : 4 orientations du culte marial : biblique, liturgique, œcuménique, anthropologique

 

Application : L’Angélus et le Rosaire ( §40-55)

 

1 « La réforme de la liturgie romaine supposait au préalable une révision attentive de son Calendrier général. Celui-ci, destiné à organiser avec le relief qui convient la célébration à jours fixes de l'oeuvre salvifique en déployant tout le mystère du Christ pendant le cycle de l'année »(MC 2)

 

2 « Le quarantième jour après l’Epiphanie, en vérité, se célèbre ici avec très grande pompe (cum summo honore). Ce jour-là la réunion a lieu à l’Anastasis. Tout le monde s’y réunit et on y célèbre tout à la manière habituelle avec la plus grande solennité comme à Pâques (cum summa laetitia ac si per pascha). Tous les prêtres prêchent, puis l’évêque, commentant toujours ce passage de l’évangile selon lequel, le 40ème jour, Joseph et Marie portèrent le Seigneur au Temple.. (Voyage d’Egérie II, 26, SC 296, p256-257)

 

3 Dès le lendemain de la guerre, nous demandâmes à la S. Cong. des Rites de vouloir approuver une Messe propre et un Office propre de Marie Médiatrice et d'en soumettre le texte à Sa Sainteté. Le texte nous est revenu à la date du 12 janvier 1921 avec la haute approbation du Saint-Père, qui, Lui-même, daigna revoir l'Office et la Messe et y apporter de sa main auguste plusieurs améliorations. L'Office et la Messe sont accordés à tous les diocèses de Belgique. La fête est fixée au 31 mai, jour de la clôture du mois de Marie, veille du mois du Sacré Cœur. Avec une particulière affection, peramanter, le Saint-Père approuve l'Office et ratifie le choix de la fête, qu'il daigne élever au rite double de seconde classe. Il a bien voulu déclarer que l'Office et la Messe seront accordés à tous les évêques qui en feront la demande à la Congrégation des Rites. Déjà les évêques d'Espagne, nous écrit le cardinal Vico, préfet de la Congrégation des Rites, ont demandé et obtenu l'Office et la Messe de Marie Médiatrice de toutes les grâces. Benoît XV a eu la délicate attention de nous faire savoir que Lui-même inscrit dans son calendrier privé, au 31 mai, la fête de Marie Médiatrice de toutes les grâces. (…)J'ai la conviction intime, dont je m'enhardis à vous faire part, que si nous pouvions obtenir par nos prières et par nos efforts communs la proclamation dogmatique de la Médiation universelle de Marie, notre Mère daignerait, en retour du joyau nouveau que nous aurions contribué à faire briller dans son diadème, obtenir à nos diocèses et à la société catholique des grâces de choix. (…)L'empressement de l'Episcopat catholique à célébrer, à la veille du mois du Sacré Cœur, une fête spéciale en l'honneur de la « Vierge Marie Médiatrice de toutes les grâces » hâtera, nous n'en pouvons douter, le jour où il plaira à notre divin Sauveur de faire proclamer par son Vicaire l'universelle Médiation de sa Mère, notre Mère. († D. J. card. MERCIER, archev. de Malines, avril 1921)

 

4 « Vierge Mère, fille de ton Fils, humble et élevée plus qu’aucune créature, terme fixe d’un éternel conseil 1, tu es celle qui tant a ennobli l’humaine nature, que son auteur ne dédaigna point de s’en revêtir. En ton sein se ralluma l’amour, par la chaleur duquel dans l’éternelle paix ainsi a germé cette fleur. Ici, pour nous, tu es en son midi le flambeau de la charité, et en bas, parmi les mortels, tu es la vraie fontaine d’espérance. Dame, tu es si grande, et si grand est ton pouvoir, que celui qui désire la grâce et à toi ne recourt point, son désir veut voler sans ailes. Ta bonté non-seulement secourt qui demande, mais d’elle-même, souvent, elle prévient le demander. En toi miséricorde, en toi pitié, en toi magnificence, en toi se rassemble tout ce que dans les créatures il y a de bonté. (Dante La Divine Comédie, Le Paradis, chant XXXIII, traduction Lamennais)

 

5 « L'examen des livres liturgiques restaurés entraîne donc une constatation réconfortante : la réforme postconciliaire, comme le souhaitait déjà le Mouvement liturgique, a considéré sous une perspective très juste la Vierge dans le mystère du Christ, et, en harmonie avec la tradition, elle lui a reconnu la place particulière qui lui convient dans le culte chrétien en tant que Mère de Dieu et Associée du Rédempteur. (…)Nous voulons le souligner: le culte que l'Eglise universelle rend aujourd'hui à la Toute Sainte découle, en le prolongeant et en l'accroissant de manière incessante, du culte que l'Eglise de tous les temps lui a voué avec un scrupuleux respect de la vérité et en veillant toujours à la noblesse des formes»(Paul VI, Marialis Cultus n°15)

 

6 Ainsi nous croyons en Jésus-Christ, Notre-Seigneur, lequel est né, par l'opération du Saint-Esprit, de la Vierge Marie. Cette Vierge bienheureuse a effectivement conçu par la foi Celui qu'avec foi elle amis au monde. (Nam et ipsa beata Maria, quem credendo peperit, credendo concepit ) « Voici, dit-elle, la servante du Seigneur ; qu'il me soit fait selon votre parole ». Que sans le concours de l'homme je conçoive en restant Vierge ; que du Saint-Esprit et d'une Vierge naisse Celui en qui l'Église renaîtra vierge du Saint-Esprit: Que ce Saint, qui naîtra d'une Mère sans avoir de père, se nomme le Fils de Dieu ; car c'est Celui qui est né de Dieu son Père sans avoir de mère, qui a dû se faire fils de l'homme, prendre un corps qui lui permette, à sa naissance, de sortir d'un sein fermé, et plus tard, à sa résurrection, d'entrer dans une demeure fermée également. Ces choses sont merveilleuses parce qu'elles sont divines ; ineffables, parce qu'elles sont incompréhensibles ; et si la bouche humaine ne peut les expliquer, c'est que le cœur de l'homme ne saurait les pénétrer. Marie crut donc et ce qu'elle crut s'accomplit en elle.(Credidit Maria, et in ea quod credidit factum est). (Saint Augustin sermon 215)

 

7 «  Vous qui assistez habituellement aux divins mystères, vous savez avec quelle précaution respectueuse vous gardez le corps du Seigneur, lorsqu’il vous est remis, de peur qu’il n’en tombe quelque miette et qu’une part du trésor consacré ne soit perdue. Car vous vous croiriez coupables, et en cela vous avez raison, si votre négligence en perdait quelque chose. Que si lorsqu’il s’agit de son corps vous apportez à juste titre autant de précautions, pourquoi voudriez-vous que la négligence de la Parole de Dieu mérite un moindre châtiment que celle de son Corps ? » (Origène U 253 Homélie sur l’Exode 13, SC n°16 p.263)

 

8 Abraham connut donc, lui aussi, par le Verbe, le Père «qui a fait le ciel et la terre», et c'est celui-ci qu'il proclama Dieu. Il apprit également la venue du Fils de Dieu parmi les hommes, par laquelle sa postérité deviendrait pareille aux étoiles du ciel ; il désira alors voir ce jour, afin de pouvoir lui aussi embrasser le Christ, et, l'ayant vu de façon prophétique par l'Esprit, il exulta. C'est pourquoi Siméon, qui était de sa postérité, portait à son accomplissement la joie du patriarche et disait : « Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s'en aller selon ta parole dans la Paix, car mes yeux ont vu ton Salut que tu as préparé à la face de tous les peuples, Lumière pour éclairer les nations et Gloire de ton peuple Israël. » De leur côté, les anges annoncèrent « une grande joie » aux bergers qui veillaient dans la nuit. Et Elisabeth disait, elle aussi : « Mon âme glorifie le Seigneur, et mon esprit a exulté en Dieu mon Sauveur. » L'exultation d'Abraham descendait de la sorte en ceux de sa postérité qui veillaient, qui voyaient le Christ et qui croyaient en lui ; mais cette même exultation revenait aussi sur ses pas et remontait des fils vers Abraham qui, déjà, avait désiré voir le jour de la venue du Christ. C'est donc à bon droit que le Seigneur lui rendait témoignage, en disant : « Abraham, votre père, a exulté à la pensée de voir mon jour ; il l'a vu, et il s'est réjoui. »(Saint Irénée, Adversus Haereses, IV,7,1) « Et son règne n'aura pas de fin. » Quel autre doit régner sans interruption et à jamais sur la maison de Jacob, sinon le Christ Jésus notre Seigneur, le Fils du Dieu Très-Haut, de Celui qui, par la Loi et les prophètes, avait promis de rendre son « Salut » visible pour toute chair, de sorte que ce Fils de Dieu deviendrait Fils de l'homme pour qu'à son tour l'homme devînt fils de Dieu ? C'est pourquoi, dans son exultation, Marie s'écriait, prophétisant au nom de l'Eglise : « Mon âme glorifie le Seigneur, et mon esprit a exulté en Dieu mon Sauveur ; car il est venu en aide à Israël son serviteur, se souvenant de sa miséricorde, selon qu'il avait parlé à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa descendance à jamais. » Par ces paroles combien significatives, l'Evangile montre que le Dieu qui a parlé aux pères — c'est-à-dire Celui qui a donné la Loi par l'entremise de Moïse, car c'est par cette Loi que nous savons qu'il a parlé aux pères — ce même Dieu, selon sa grande bonté, a répandu sur nous sa miséricorde. »(Saint Irénée, Adversus Haereses, III,10,2)

 

9 Marie est à la fois vierge et mère car elle est la figure et la plus parfaite réalisation de l'Eglise(LG 63): "L'Eglise devient à son tour une Mère, grâce à la parole de Dieu qu'elle reçoit dans la foi: par la prédication en effet, et par le Baptême elle engendre, à une vie nouvelle et immortelle, des fils conçus du Saint-Esprit et nés de Dieu. Elle est aussi vierge, ayant donné à son Epoux sa foi, qu'elle garde intègre et pure" (LG 64).(CEC n°507)

 

10 En rappelant que la liturgie, par sa valeur cultuelle éminente, constitue une règle d’or pour la piété chrétienne, en observant enfin comment l’Église, lorsqu’elle célèbre les mystères sacrés, assume une attitude de foi et d’amour semblable à celle de la Vierge, nous comprenons combien est juste l’exhortation du Concile Vatican II à tous les fils de l’Église de « promouvoir généreusement le culte, spécialement liturgique, de la Vierge bienheureuse » [66] : exhortation que nous voudrions par-dessus tout voir écoutée sans réserve et mise en pratique avec zèle.(MC §23) Le culte chrétien en effet est, par nature, un culte rendu au Père, au Fils et à l’Esprit Saint, ou mieux, selon l’expression de la liturgie, au Père par le Christ, dans l’Esprit. Dans cette perspective, il s’étend légitimement, même si c’est de façon substantiellement différente, tout d’abord et particulièrement à la Mère du Seigneur, puis aux saints, car en eux, qui ont souffert avec le Christ et ont été glorifiés avec lui, l’Église proclame le mystère pascal(MC §25)

 

11 « On affirme parfois que de nombreux textes de la piété moderne ne reflètent pas suffisamment toute la doctrine concernant le Saint Esprit. C’est au spécialiste de vérifier cette affirmation et d’en évaluer la portée ; à Nous il revient d’exhorter l’ensemble du Peuple de Dieu, spécialement les pasteurs et les théologiens,  à approfondir leur réflexion sur l’action de l’Esprit dans l’histoire du salut, et à faire en sorte que les textes de la piété chrétienne mettent en lumière comme il faut son action vivifiante ; d’un tel approfondissement se dégagera en particulier le mystérieux rapport entre l’Esprit de Dieu et la Vierge de Nazareth, et leur action dans l’Eglise ; et de ces vérités de foi plus profondément méditées naîtra une piété plus intensément vécue. » (MC §27)

 

12 « Tout dans l'Eglise, chaque institution et ministère, y compris celui de Pierre et de ses successeurs, est "enveloppé" par le manteau de la Vierge, dans l'espace rempli de grâce de son "oui" à la volonté de Dieu. Il s'agit d'un lien qui a naturellement en chacun de nous une forte résonance affective, mais qui a avant tout une valeur objective. Entre Marie et l'Eglise il existe en effet une conformité de nature que le Concile Vatican II a fortement soulignée » (Benoit XVI, homélie au Consistoire, jour de l’Annonciation 25 mars 2006) ; cf  « Comme le Christ, l'Eglise n'est pas seulement un instrument de l'unité, mais elle en est également le signe efficace. Et la Vierge Marie, Mère du Christ et de l'Eglise, est la Mère de ce mystère d'unité que le Christ et l'Eglise représentent et construisent inséparablement dans le monde et au cours de l'histoire ». (Benoit XVI, Homélie a Ephèse 29 novembre 2006)

 

13 « L'Église se réunit dans la chambre haute avec Marie, qui fut la Mère de Jésus, et ses frères.

Donc, on ne peut parler d'Église si Marie, la Mère du Seigneur, n'y est avec ses frères : car l'Église du Christ est là où l'on prêche que le Christ s'est incarné de la Vierge ; et l'on n'entend l'évangile que là où prêchent les Apôtres, frères du Seigneur. »( Saint CHROMACE d'Aquilée, sermon 30, 1, SC 164,  p.134.) « Mais nous ne pourrons sortir de la prison [cf Pierre en Actes 12], c'est-à-dire de l'erreur de ce monde, que si le Seigneur nous visite par son ange. La porte de fer, c'est-à-dire la porte de la mort et du châtiment, que le Fils de Dieu a mise en pièces par la vertu de sa Passion, s'ouvrira devant nous ; et alors nous venons à la maison de Marie (c'est-à-dire) à l'Église du Christ, où habite Marie, la Mère du Seigneur. » ( Saint CHROMACE d'Aquilée, sermon 29,4, SC 164,  p.131)

 


1)            Quatre griefs au culte marial 

Ø  Insuffisamment fondé dans l’Ecriture

Ø  Fait de l’ombre au culte du Christ 

Ø  Relent d’idolâtrie, réminiscence païenne

Ø  Divise les chrétiens

2)     Quatre impératifs de Marialis Cultus

Ø  Biblique 

Ø  Liturgique 

Ø  Anthropologique 

Ø  Œcuménique


 

14 « L'Evangile atteste la présence du culte marial depuis les débuts de l'Eglise. Les deux premiers chapitres de l'Evangile de saint Luc semblent recueillir l'attention particulière pour la Mère de Jésus des judéo-chrétiens qui manifestaient leur dévotion pour elle et en conservaient jalousement la mémoire. En outre, dans les récits de l'enfance, nous pouvons saisir les expressions initiales et les motivations du culte marial résumées dans les exclamations d'Elisabeth : «Bénie es-tu entre les femmes... Bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur! » (Lc 1, 42.45). Des traces d'une vénération déjà diffuse dans la première communauté chrétienne sont présentes dans le chant du Magnificat: « Toutes les générations me diront bienheureuse» (Lc 1, 48). En plaçant sur les lèvres de Marie une telle expression, les chrétiens lui reconnaissaient une grandeur unique, qui devait être proclamée jusqu'à la fin du monde. » (Jean Paul II, audience du 15 octobre 1997)

 

15 "Vous ne pensez jamais à Marie, que Marie, en votre place, ne pense à Dieu; vous ne louez ni n'honorez jamais Marie, que Marie avec vous ne loue et n'honore Dieu. Marie est toute relative à Dieu et je l'appellerais fort bien la relation de Dieu, qui n'est que par rapport à Dieu, ou l'écho de Dieu, qui ne dit et ne répète que Dieu. Si vous dites Marie, elle dit Dieu. Sainte Elisabeth loua Marie et l'appela bienheureuse de ce qu'elle avait cru; Marie, l'écho fidèle de Dieu, entonna:  Magnificat anima mea Dominum: Mon âme glorifie le Seigneur. Ce que Marie a fait en cette occasion, elle le fait tous les jours; quand on la loue, on l'aime, on l'honore ou on lui donne, Dieu est loué, Dieu est aimé, Dieu est honoré, on donne à Dieu par Marie et en Marie" (Traité de la vraie dévotion, n. 225).

 

16 Parce que le culte de latrie est dû à Dieu seul, on ne le doit à aucune créature, si nous vénérons la créature pour elle-même. Or, si les créatures insensibles ne peuvent être vénérées pour elles-mêmes, il en va autrement de la créature raisonnable. Aussi ne doit-on jamais rendre un culte de latrie à une simple créature raisonnable. Et puisque la Bienheureuse Vierge est une simple créature raisonnable, on ne lui doit pas un culte de latrie, mais seulement une vénération de dulie; vénération plus haut qu'aux autres créatures, parce qu'elle est la Mère de Dieu. C'est pourquoi le culte qu'on lui doit n'est pas un culte de dulie quelconque, mais d'hyperdulie.(Saint Thomas d’Aquin, ST IIIA q.25 a 5)

 

17  Notre Mère la sainte Eglise estime qu'il lui appartient de célébrer l'oeuvre salvifique de son divin Epoux par une commémoration sacrée, à jours fixes, tout au long de l'année. Chaque semaine, au jour qu'elle a appelé "jour du Seigneur", elle fait mémoire de la résurrection du Seigneur, qu'elle célèbre encore une fois par an, en même temps que sa bienheureuse passion, par la grande solennité de Pâques.  Et elle déploie tout le mystère du Christ pendant le cycle de l'année, de l'Incarnation et la Nativité jusqu'à l'Ascension, jusqu'au jour de la Pentecôte, et jusqu'à l'attente de la bienheureuse espérance et de l'avènement du Seigneur.  Tout en célébrant ainsi les mystères de la Rédemption, elle ouvre aux fidèles les richesses des vertus et des mérites de son Seigneur ; de la sorte, ces mystères sont en quelque manière rendus présents tout au long du temps, les fidèles sont mis en contact avec eux et remplis par la grâce du salut.

   En célébrant ce cycle annuel des mystères du Christ, la sainte Eglise vénère avec un particulier amour la bienheureuse Marie, mère de Dieu que est unie à son Fils dans l'oeuvre salutaire par un lien indissoluble ; en Marie, l'Eglise admire et exalte le fruit le plus excellent de la Rédemption, et, comme dans une image très pure, elle contemple avec joie ce qu'elle- même désire et espère être tout entière.(Sacrosanctum Concilium n°102-103)

 

18 D'aucuns pensent que le caractère central de la liturgie, à juste titre souligné par le Concile oecuménique Vatican II, a eu comme conséquence nécessaire une diminution de l'importance du Rosaire. En réalité, comme le précisait Paul VI, cette prière non seulement ne s'oppose pas à la liturgie, mais en constitue un support, puisqu'elle l'introduit bien et s'en fait l'écho, invitant à la vivre avec une plénitude de participation intérieure, afin d'en recueillir des fruits pour la vie quotidienne ». (Jean-Paul II, lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae n°4)

 

19 « Dans leur folie, voulant exalter la Sainte toujours Vierge, ils l’ont mise à la place de Dieu (…) Marie en effet n'est pas Dieu et elle n'a pas reçu un corps du ciel mais elle fut conçue d'un homme et d'une femme. Marie donc, bien qu'elle soit comme un vase honorable, elle est aussi toujours une femme, en rien différente de la nature commune de la femme. Aussi, que Marie soit honorée, tandis que le Père, le Fils et l'Esprit Saint doivent être adorés. Que personne ne se permette d'adorer Marie. »(Saint Epiphane de Salamine)

 

20 « Il y a également aujourd'hui en Occident une exigence renouvelée de méditation qui trouve parfois dans les autres religions des modalités plus attractives.35 Il existe des chrétiens qui, parce qu'ils connaissent peu la tradition contemplative chrétienne, se laissent séduire par ces propositions. Néanmoins, même si elles ont des éléments positifs et parfois compatibles avec l'expérience chrétienne, elles cachent souvent un soubassement idéologique inacceptable. Même dans ces expériences, on note une méthodologie très en vogue qui, pour parvenir à une haute concentration spirituelle, se prévaut de techniques répétitives et symboliques, à caractère psychologique et physique. Le Rosaire se situe dans le cadre universel de la phénoménologie religieuse, mais il se définit par des caractéristiques propres qui répondent aux exigences typiques de la spécificité chrétienne. » (Jean-Paul II, 2002, Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae n°28)

 

21 « Certains craignent peut-être que [la prière du Rosaire] puisse apparaître peu oecuménique en raison de son caractère nettement marial. En réalité, elle se situe dans la plus pure perspective d'un culte à la Mère de Dieu, comme le Concile Vatican II l'a défini: un culte orienté vers le centre christologique de la foi chrétienne, de sorte que, "à travers l'honneur rendu à sa Mère, le Fils (...) soit connu, aimé, glorifié".(LG 66) S'il est redécouvert de manière appropriée, le Rosaire constitue une aide, mais certainement pas un obstacle à l'oecuménisme. » (Jean-Paul II Rosarium Virginis Mariae,2002, n°4)

 

22 "La prière de l'Angelus Domini : Il s'agit d'une prière simple et profonde qui, en union avec la Mère de Dieu, nous permet de nous «remémorer chaque jour le Mystère du Verbe incarné». Il est opportun que le Peuple de Dieu, les familles et les communautés de personnes consacrées soient fidèles à cette prière mariale que la Tradition nous invite à réciter à l'aurore, à midi et au coucher du soleil. Dans la prière de l'Angelus Domini, nous demandons à Dieu, par l'intercession de Marie, qu'il nous soit donné d'accomplir comme elle la volonté de Dieu et d'accueillir en nous sa Parole. Cette pratique peut nous aider à approfondir en nous un authentique amour pour le Mystère de l'Incarnation. (Benoit XVI, Verbum Domini, 30 septembre 2010, n° 88)

 

23 Nous souhaitons que leurs travaux et leur activité puissent vraiment montrer que le Rosaire - comme il a été dit dans le sermon d’ouverture - est désormais une «dévotion de l’Eglise», qui, par son caractère populaire, par son esprit «christocentrique» et par la filiale dévotion qu’elle inspire envers la Vierge, peut ranimer la foi et la piété dans les milieux les plus différents et les plus ouverts à l’action pastorale: paroisses, écoles, familles, hôpitaux . . . etc. . . .(Paul VI, audience générale du 13 juillet 1963)

 

24 « Si l'Eucharistie est le centre de la journée pour le chrétien, le Rosaire contribue de façon privilégiée à élargir la communion avec le Christ et enseigne à vivre en gardant le regard du cœur fixé sur Lui, pour faire rayonner sur tous et sur toute chose son amour miséricordieux ». (Benoît XVI, Angélus du 16 octobre 2005)