Karol Wojtyla, le Bienheureux Jean-Paul II et la Vierge Marie

AOM 2012

Ø  La Maternité de Marie.

Ø  La victoire par Marie

Ø  Le pèlerinage de Marie

Ø  Le christocentrisme de toute dévotion mariale authentique

 

1 La béatitude de la foi a son modèle en Marie et nous sommes tous heureux que la béatification de Jean-Paul II advienne le premier jour du mois marial, sous le regard maternel de Celle qui, par sa foi, soutient la foi des Apôtres et soutient sans cesse la foi de leurs successeurs, spécialement de ceux qui sont appelés à siéger sur la chaire de Pierre. Marie n’apparaît pas dans les récits de la résurrection du Christ, mais sa présence est comme cachée partout: elle est la Mère, à qui Jésus a confié chacun des disciples et la communauté tout entière. En particulier, nous notons que la présence effective et maternelle de Marie est signalée par saint Jean et par saint Luc dans des contextes qui précèdent ceux de l’Évangile d’aujourd’hui et de la première Lecture: dans le récit de la mort de Jésus, où Marie apparaît au pied de la croix (Jn 19, 25); et au début des Actes des Apôtres, qui la montrent au milieu des disciples réunis en prière au Cénacle (Ac 1, 14).(Benoît XVI, homélie pour la Béatification de Jean-Paul II, 1er mai 2011)

 

2 « L'importance du principe marial dans l'Eglise a été particulièrement soulignée, après le Concile, par mon bien-aimé prédécesseur le Pape Jean-Paul II, de façon cohérente avec sa devise "Totus tuus". A travers sa spiritualité et son inlassable ministère il a rendu la présence de Marie comme Mère et Reine de l'Eglise, manifeste aux yeux de tous. Il a senti cette présence maternelle plus que jamais lors de l'attentat du 13 mai 1981, ici, Place Saint-Pierre. En souvenir de cet événement tragique il a voulu qu'une mosaïque représentant la Vierge domine la place Saint-Pierre, du haut du Palais apostolique …. (Benoît XVI, Homélie , 25 mars 2006)

 

3 En lui, nous avons pu admirer la force de la foi et de la prière, ainsi qu'un abandon total à la Très Sainte Vierge Marie, qui l'a toujours accompagné et protégé, en particulier dans les moments les plus difficiles et dramatiques de sa vie. Nous pourrions définir Jean-Paul II comme un Pape totalement consacré à Jésus à travers Marie, comme le souligne bien sa devise:  "Totus tuus". Il fut élu au coeur du mois du Rosaire et le chapelet qu'il tenait souvent entre les mains est devenue l'un des symboles de son Pontificat, sur lequel la Vierge Immaculée a veillé avec une sollicitude maternelle. (Benoît XVI, Angélus du 16 octobre 2005)

 

4 « Lui qui tout jeune avait perdu sa mère, en a d’autant plus aimé la Mère de Dieu. Il a entendu les paroles du Seigneur crucifié comme si elles lui étaient personnellement adressées : "Voici ta Mère !" Et il a fait comme le disciple bien-aimé : il l’a accueillie au plus profond de son être (eis ta idia : Jn 19,27) – Totus Tuus. Et de cette Mère il a appris à se conformer au Christ ».(Cardinal Ratzinger, Homélie pour les obsèques de Jean-Paul II, 8 avril 2005).

 

5« Je voudrais vous résumer en deux paroles la sublime leçon de l'Evangile de Marie : La Vierge est Mère, la Vierge est Modèle » (Jean-Paul II, sanctuaire marial de Suyapa(Honduras) le 8 mars 1983) 

 

6 « Jasna Gora a fait irruption dans l’histoire de ma patrie au XVIIème siècle comme une sorte de « N’ayez pas peur ! » venu du Christ par la bouche de sa Mère. Quand, le 22 octobre 1978, j’ai reçu l’héritage romain du ministère de pierre, cette expérience mariale vécue sur ma terre polonaise, était déjà profondément inscrite dans ma mémoire .(…) C’est l’expérience traversée par mon Pays qui m’a, la première, fait comprendre comment Marie participe à la victoire du Christ. J’ai aussi appris directement du cardinal Stefan Wyszynski, que son prédécesseur, le cardinal August Hlond, avait prononcé avant de mourir cette parole prophétique : « La victoire, si elle vient, viendra par Marie »… Au cours de mon ministère pastoral en Pologne, j’ai été témoin de l’accomplissement de cette parole. Une fois élu Pape, confronté aux problèmes de l’Église entière, cette intuition, cette conviction m’a toujours habité : dans cette dimension universelle aussi, la victoire, si elle venait, serait remportée par Marie. Le Christ vaincra par Marie. Il veut qu’elle soit associée aux victoires de l’Église, dans le monde d’aujourd’hui et dans celui de demain. » (Jean-Paul II, Entrez dans l’espérance p.319)

 

7 « Aujourd’hui, (Mère), nous voulons te confier l’avenir qui nous attend te demandant de nous accompagner sur le chemin… A Toi, Aurore du Salut, nous confions notre marche dans le nouveau millénaire afin que sous ta conduite, tous les hommes découvrent le Christ, lumière du monde et unique Sauveur. » (Jean-Paul II, Acte de confiance, 8 octobre 2000)

 

8 (Jean Paul II) a senti être miraculeusement sauvé de la mort par l'intervention d'un main maternelle...et tout son pontificat a été marqué par ce que la Vierge avait annoncé à Fatima.. Même si les préoccupations et les souffrances ne manquent pas et s'il y a encore des sources d'appréhension pour l'avenir de l'humanité, la promesse faite par la Dame aux petits bergers nous console: 'A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera'" (Benoît XVI, Audience du 15 mai 2006)

 

9 « Le Christ voulait que la Rédemption jaillisse pour ainsi dire de l’intérieur de l’humanité. Il voulait secourir l’homme non comme un étranger mais comme un frère(….) C’est pourquoi il voulut une mère et la trouva en la personne de Marie. La mission fondamentale de la jeune fille de Nazareth fut donc celle d’être le trait d’union entre le Sauveur et le genre humain »( Jean-Paul II, homélie à Ephèse, 30 novembre 1979)

 

10 « Le cœur immaculé de Marie, ouvert par la parole « femme voici ton fils » rencontre spirituellement le cœur ouvert de son fils ouvert par la lance du soldat. Le cœur ouvert de Marie a été ouvert par l’amour pour l’homme et pour le monde dont le Christ a aimé l’homme et le monde, s’offrant lui-même pour eux sur la croix jusqu’au coup de lance du soldat »(Jean-Paul II, homélie à Fatima le 13 mai 1982, n°8)

 

11 « Marie a volontairement sacrifié l’amour de son Fils, tellement que non seulement sa tendresse ne veut pas le sauver de la mort, mais qu’elle est prête à servir d’échelle pour qu’il monte sur la croix ; et ce n’est pas étonnant car l’amour de notre salut l’a blessée comme une flèche ( Sainte Catherine de Sienne+1380, lettre 30 cité in Marie-Van Meurice, Voici ta Mère, Itinéraire théologique et spirituel avec Jean-Paul II, Ad Solem, 2010 p 250)

 

12 « …Ce haut lieu de la région a pour particularité de ne pas être centrée exclusivement sur Marie mais d’être aussi profondément christocentrique….Dès mon enfance la dévotion mariale était en moi étroitement liée à la dimension christologique. C’est précisément ce que m’on appris les pèlerinages à Kalwaria ». (Jean-Paul II, Entrez dans l’espérance, p.308-309)

 

13 « Moi-même, au cours des années de ma jeunesse, j’ai tiré un grand bénéfice de la lecture de ce livre, dans lequel "j’ai trouvé la réponse à mes doutes", liés à la crainte que le culte pour Marie, "en se développant excessivement, finisse par compromettre la suprématie du culte dû au Christ" (Don et mystère). Sous la sage direction de saint Louis-Marie, je compris que si l’on vit le mystère de Marie dans le Christ, ce risque n’existe pas. En effet, la pensée mariologique du saint "est enracinée dans le Mystère trinitaire, et dans la vérité de l’Incarnation du Verbe de Dieu" (ibid.). » ( Jean Paul II, Lettre aux Familles monfortaines, 8 décembre 2003)

 

15 « Je me rappelle l’avoir porté longtemps sur moi, même à l’usine de soude, si bien que sa belle couverture était tachée de chaux. Je revenais sans cesse et tour à tour sur certains passages. (…)Alors qu’auparavant je me tenais en retrait de crainte que la dévotion mariale ne masque le Christ au lieu de lui céder le pas, j’ai compris à la lumière du traité de Grignion de Monfort qu’il en allait en réalité tout autrement. Notre relation intérieure à la Mère de Dieu résulte organiquement de notre lien au mystère du Christ. Il n’est donc pas question que l’un nous empêche de voir l’autre. (…) On peut même dire qu’à celui qui s’efforce de le connaître et de l’aimer le Christ lui-même désigne sa Mère comme il l’a fait au Calvaire pour son disciple Jean. » (André Frossard, dialogue avec Jean Paul II, « N’ayez pas peur ! », 1982, p. 184-185)